On revient du côté du Rap Us après l'excellent dernier album d'Orelsan, Le Chant des Sirènes. Dilated People, ça vous dit quelque chose ? Et bien, Evidence qui fait parti du groupe sort son troisième projet solo intitulé Cats & Dogs. Son EP, The Layover, m'avait déjà mis une claque en 2008, on va voir si le MC californien peut encore surprendre.
Pour livrer ce Cats & Dogs, Evidence sait entourer de producteurs tels que DJ Premier (GangStarr) ou de The Alchemist. Le rappeur produit aussi une track sur son album. Dix sept chansons viennent garnir ce disque.
The Alchemist ouvre le bal avec la prod The Liner Notes qui permet à Aloe Blacc de chanter sur la fin de cet intro. Un morceau qui fait débuter l'album en douceur. Sympa. Strangers prend la suite, Evidence déverse son flow lent mais appréciable sur un beat typé 90's à base de scratchs. Un vrai régal. On continue avec The Red Carpet qui réunit Raekwon du Wu-Tang Clan et Ras Kass. La voix féminine en arrière-plan est juste magnifique, elle apporte à la production de The Alchemist, une touche vraiment classe à l'ancienne. Les flows des MC sont aussi lents mais collent parfaitement comme le démontre The Chief (Raekwon). Une perle qui ferait son effet en tant que single. It Wasn't Me est agréable puis devient lassante un peu malgré une musique intéressante. Pour I Don't Need Love, on peut faire un peu le même constat, avec les voix trafiqués qui peuvent devenir soulantes. Puis arrive l'homme aux beats reconnaissables à dix milles lieux parmi tant d'autres, j'ai nommé DJ Premier. Sa prod transpire le Hip-Hop qu'il faisait à l'époque de GangStarr, une musique posée à base de scratchs. Une des meilleures de l'album selon moi. God Bless That Man est un skit qui nous présente un répondeur plutôt marrant. Suit Fame avec Roc Marciano et Prodigy (Mobb Deep). La prod de Charli Brown semble « crasseuse », assez noir à vrai dire. J'adore cette ambiance glauque. Les deux rappeurs sont à l'aise sur cette track et nous font part de tout leur talent.
La track suivante se nomme James Hendrix et est produit par The Alchemist encore une fois. Il réalise un travail plus qu'intéressant. Le « As We Proceed » fait directement penser à Who Shot Ya de Notorious Big, ce petit détail me fait plaisir. Deux illustres inconnus pour moi apparaissent sur le prochain morceau, Late For The Sky, Slug et Aesop Rock. Leurs couplets respectifs est captivant sur cette track, le refrain et la prod sont plaisants. Une vraie atmosphère « cool » se dégage de ce titre. Puis vient le Crash qui est plus rythmé par rapport aux morceaux précédents, Evidence se débrouille bien et livre une performance correcte. Trois importants MC underground qui prennent la suite sur Where You From, ce sont Rakaa des Dilated People, Lil' Fame des M.O.P et Termanology. Un peu comme sur Fame, le titre sent bon les années 90 avec ces scratchs et cette ambiance lourde qui s'en dégage. Du vrai Hip-Hop. La treizième track est juste inexistante car Ev est superstitieux, il l'explique sur le début du morceau qui suit To Be Continued. Ce titre est le premier single de l'album et est très bon. La musique se mêle plutôt bien au texte du MC. Et puis j'adore les scratchs. Falling Down clôt bientôt l'album, cette chanson se révèle superbe grâce à la voix de la femme au refrain. De même, la prod est entraînante et fait hocher la tête automatiquement. Suit l'avant-dernière chanson, Well Runs Dry, qui voit Krondon des Strong Arm Steady accompagné Evidence sur cette track. Assez tranquille comme musique qui laisse la part belle aux deux rappeurs, on se retrouve toujours avec cette atmosphère old-school qui fait plaisir. On termine avec The Epilogue orchestré par DJ Premier. Quoi de mieux que de finir avec le maître des beats qui livre du Primo comme on l'aime. Un bijou qui s'apprécie.
Cats & Dogs est, vous l'aurez compris, un bon album dans la veine du Layover. Evidence confirme sa maitrise et le choix dans les productions qui font vibrer la fibre nostalgique. Le MC de L.A a encore prouvé que l'underground a de beaux jours devant lui. On attend la suite avec impatience.
8 sur 10